Miss-TIC
Née le 20 février 1956 à Montmartre, Miss-Tic est une poète, plasticienne et figure incontournable du Street Art. Depuis 1985, elle développe un univers pictural et poétique qu’elle imprime au pochoir sur les murs de Paris.
Avec des dessins de femmes caractéristiques et des phrases incisives, ses créations expriment la liberté. Tout son art repose sur un subtil mélange de légèreté et de gravité, d’insouciance et de provocation.
Selon la revue Art Actuel – le mensuel des arts contemporains -, Miss-Tic serait une « Grande figure du Street Art, qui a d’abord fait des rues de Paris sa plus belle galerie. Elle bombe au pochoir des billets d’humeur illustrés de portraits de femmes et d'hommes, légendés de phrases pertinentes et impertinentes. Sa liberté de ton, son écriture jubilatoire, ses affiches de films ou de festivals rock, l’ont établie comme une artiste de notre temps à l’humour corrosif et jubilatoire. »
Son œuvre, d’abord considéré comme un art mineur et illégal, a depuis fait son entrée au sein des plus grandes institutions telles que la collection du Victoria and Albert Museum de Londres, les Fonds municipaux d’art contemporain de Paris et une rétrospective à Singapour avec le soutien de l’Ambassade française.
Régulièrement exposée depuis 1986, en France comme à l’étranger, elle est également réclamée par le milieu de la mode (Kenzo, Louis Vuitton…), mais aussi le monde du cinéma (elle a conçu en 2007 l’affiche de La Fille coupée en deux, de Claude Chabrol). Miss-Tic a par ailleurs participé à l’édition 2010 du Petit Larousse en illustrant des mots de la langue française.
L’art de Miss-Tic naît de la vie et s’y inscrit. D’abord sa propre vie, puis celle des femmes, des couples et des hommes. Chaque individu est singularisé par des textes brefs, permettant aux passants d’avoir une perception immédiate de ses textes. « Dans cette brièveté, je voulais une pluralité de sens, qu’offrait le jeu de mot, la contrepèterie, l’humour ».
Particulièrement inspirée par la littérature, elle se qualifie de : « Grande lectrice de poésie et même parfois de poète. […] Cela me vient des livres que j’ai fréquentés, dont ceux de Prévert. Petite, je lui trouvais un côté révolté, anticonformiste - qui me paraît un peu gentil maintenant... Desnos, Aragon, Tristan Tzara, ont été importants pour moi. Et plus généralement, les Surréalistes. »
Les modèles féminins servant à la réalisation du pochoir ont évolué. Elles deviennent un peu plus provoquantes, audacieuses, félines. Miss-Tic sélectionne des mannequins et des photographies de magazines féminins. Le détournement (de l’image comme du mot) est au cœur de son travail.
« J’ai aimé détourner les images de ces femmes supposées n’avoir pas grand-chose à dire, si ce n’est vendre un produit. Tout d’un coup, je leur donnais des mots ! »
Aujourd’hui présente dans les galeries comme dans l’espace public, elle mêle dans ses œuvres les supports pérennes et les interventions éphémères dans une atmosphère rêveuse, ironique, poétique et cinglante.