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Rouge

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Née en 1989, Rouge est une jeune artiste plasticienne diplômée de l’école des Beaux-Arts de Bordeaux en 2014. Ambitieuse, elle explore divers médiums tels que la peinture, le dessin, la vidéo, la performance et réalise dans la rue des installations faites à l’aide de pochoirs, bombes aérosols ou bien des collages affinés au fusain. Ni vandale, ni graffitiste, c’est par impulsion contextuelle qu’elle en est venue à la peau des villes, chercher un public, supprimer la latence entre l’instant de l’atelier et l’instant d’exposition. Citadine ontologique et convaincue, elle dit chercher le vert trottoir, la mythologie latente dans l’identité d’une rue, d’un quartier.

 

Rouge choisit très tôt d’exposer ses œuvres dans la rue dans le but dit-elle : « de déplacer le regard par le biais de petites fables », permettant ainsi de fabriquer des oasis d’un instant dans le désert.  Héritière des « situationnistes », la ville est un espace de déplacement des corps et des mobiliers, pour vivre autrement et y dériver, afin de donner au passant à vivre la ville autrement. Sa démarche intramuros est née d’une impulsion à consonance politique et conceptuelle, liée à son attrait pour l'art contextuel. « Je me considère comme citadine, urbaine, j'ai toujours vécu dans des villes et je me suis rapidement intéressée aux thématiques de l'accès à la culture pour tous. Bien sûr il y a aussi eu des rencontres et des influences. J'ai pu côtoyer des personnes qui intervenaient dans la rue depuis des années. Et puis rapidement, il y a aussi eu une dimension de jeu, un sentiment jubilatoire de pouvoir s'approprier un bout de mur. Finalement si tout a commencé par une impulsion conceptuelle, le plaisir a rapidement pris le dessus. Plaisir d'intervenir mais aussi plaisir des personnes qui reçoivent ce que tu as créé. Et puis, ça permet de sortir de l'atelier, d'être tout de suite exposé, cela permet aussi que notre travail nous échappe. Finalement, j'ai très vite attrapé le virus. »

 

Au-delà des réalisations dans l’espace urbain, Rouge nourrit une production figurative sur toile. Ces productions, réalisées essentiellement à la peinture à l’huile, sont le miroir de toutes sortes de situations et d’émotions. Les thématiques contemporaines explorées, les regards intenses et les détails des visages marqués par la vie des personnages, les ombres et les nuances de couleurs ne font que susciter pour celui qui observe une vague de sentiments percutants.

 

Dans un contexte de migrations massives, de changements climatiques et de sur-médiatisation, Rouge a voulu détourner avec son œuvre La montée des eaux l’iconographie de la scène de la plage, scène de loisir estival en y induisant l’intuition d’un danger imminent par la multiplication des corps et leurs compositions fuyantes.  Il n’y a ni symboles, ni lectures précises, seulement une accumulation de signes, une ambiance aqueuse mais mat, de corps similaires, jeunes sans doute, en exode, dans une opacité laiteuse.

Exposition a la Galerie
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