Swoon
Caledonia Curry alias Swoon, est une artiste née en 1977 à New London. Après une enfance passée dans une petite ville de Floride, Daytona Beach, elle s’installe à New-York à l’âge de 19 ans Diplômée du Pratt Institute de New York en 2003, elle vit et travaille aujourd’hui à Brooklyn.
En 1999, refusant de se plier au cursus classique de l’étudiant en Art qui doit courir les galeries pour faire exposer son travail, elle choisit les murs de sa ville comme galerie à ciel ouvert. Elle commence alors par poser des petits collages transparents sous forme de silhouette, de manière à ce qu’ils se fondent dans l’espace urbain comme une ombre sur la ville. Elle s’initie donc pas à pas au street art et à la réalisation de projet collectif dans le but d’investir les rues de New York.
« J’ai eu envie de créer des choses qui feraient partie de notre vie de tous les jours, qui ne disparaîtraient pas de cette vie car on ne pourrait ni les acheter, ni les vendre. »
Swoon propose une vision engagée et humaniste du monde qui l’entoure à travers le portrait des gens qu’elle rencontre et des villes qu’elle visite au cours de ses voyages. Lorsqu’elle choisit ses sujets, elle est à l’affut d’un instant précis.
« Quand je dessine un portrait je cherche avant tout à exprimer l’essence même de la personne, un instant ou un geste que j’ai aperçu et qui me plait… quelque chose m’obsède et je veux savoir ce que c’est. Le dessin m’y aide. J’essaie donc de faire des dessins qui m’aident à entrer en contact avec mon sujet et de les mettre au beau milieu de la ville pour que les gens soient témoins de ce moment de contact et se l’approprient. »
Swoon grave ses portraits sur linoleum puis les imprime sur Mylar (pour la vente), sur papier recyclé ou sur papier calque (pour la rue) ; les contre-colle parfois sur des morceaux de bois trouvés ou les rehausse de couleurs à l’acrylique (une grande nouveauté dans son travail apparue ces dernières années.
Hautement complexes, ses œuvres ne manquent jamais de surprendre lorsqu’on les rencontre au détour d’une rue, impressionné par la quantité de travail que chacune a nécessité.
Influencée autant par les gravures expressionnistes allemandes d’Egon Schiele, Gustav Klimt, Alphonse Mucha, que par les marionnettes indonésiennes ou le travail de Gordon Matta-Clark, cette street-artiste est passée maître dans l’utilisation du papier découpé pour jouer sur les formes en positif et en négatif au sein d’une exploration conceptuelle des environnements urbains. Elle recouvre les rues de New York et du monde avec ses affiches caractéristiques de son travail depuis plus de dix ans. Souvent retrouvés en un magnifique état de décomposition, ses collages s’intègrent à la rue de sorte à créer une sorte d’œuvre publique temporaire.
Ces dernières années, Swoon passe le plus clair de son temps à voyager, à monter des expositions et des ateliers en Europe et aux Etats Unis et à mettre en place des projets avec des communautés.
Thalassa, dont l’étymologie fait référence à la mer, est une sérigraphie sur papier journal contrecollées sur plaque de plâtre irrégulière.
Telle la déesse qui incarne la mer, Thalassa sors d’une vague et jaillit telle une sirène, le regard vers les cieux. Ses entrailles sont faites de mollusques et crustacés. Hippocampes, méduses et autres bigorneaux…mais aussi une cage thoracique remplacée par des pinces de crabe.