Tania Mouraud
Tania Mouraud est née à Paris en 1942. Ses premières rencontre avec le monde de l’art remontent lors de son séjour en Allemagne, de 1960 à 1965 où elle rencontre les membres du groupe Zéro et assiste aux happenings de Joseph Beuys et aux manifestations Fluxus.
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Sa pratique picturale est régulière à partir de 1963, avec des tableaux peints au couteau, abstraits, matiéristes et gestuels. En 1969, elle brûle sa production picturale. Un tel acte symbolise la quête d’une nouvelle recherche expressive. « J’ai cherché longtemps dans la peinture ce que je ne pouvais pas trouver – en fait, je me trompais, j’avais essentiellement besoin de la troisième dimension pour m’exprimer – de volumes. Continuer sur les deux fronts aurait été pure hypocrisie de ma part ».
Artiste de tradition conceptuelle son travail questionne la perception par la stimulation des sens dans des environnements qu'elle réalise à la fin des années 1960.
Dans la décennie suivante, elle interroge plus particulièrement la définition de la peinture ainsi que ses modes de perception et de réception dans notre société. Elle intègre la dimension sonore dans son travail dès les années 1960, puis, récemment, la vidéo, discipline dans laquelle elle s'impose internationalement.
Ad Infinitum est la locution latine qui signifie à l’infini ..
Ici les baleines se réfèrent à “la continuité du monde, sa naissance et sa survivance dans notre ère industrielle”. Cette vidéo exprime autant la puissance que le mystère de la vie. Dans la continuité de ses vidéos prenant comme point de départ les animaux, en 2007, Tania Mouraud est partie en 2007 filmer au Mexique les baleines grises. Celles-ci migrent chaque année dans les lagons de Baja pour s’y reproduire avant de reprendre leur voyage vers l’Alaska. Les cétacés, sublimés par le travail de l’image en noir et blanc, représentent pour l’artiste la continuité de notre monde. En effet, la présence de ces mammifères ancestraux au sein de notre société industrielle apporte une dimension réconfortante et une preuve que la cohabition entre l’homme et une espèce d’un autre temps est encore possible. Grace au montage sonore mené par l’artiste, sur la respiration des baleines et les bruits de rouages mécaniques du moteur de la barque, Tania Mouraud nous confronte à notre l’anxiété contemporaine et plonge le spectateur dans un état méditatif.